Éloge de l’attente
Une tranche de vie de la potière
Un jour que je faisais la queue au marché pour remplir mon Caddie de fruits et légumes tout frais et de pas trop loin, je me suis surprise à penser (Quelle expression bizarre quand même. Surprise, je pense !) que les personnes avant moi étaient bien lentes à faire leurs emplettes et qu’elles discutaient beaucoup avec les producteurs.
Certains jours, j’aimerais aussi que la terre sèche plus vite quand je l’ai façonnée et pas 4 à 5 jours environ,
que les cuissons soient plus rapides – et non 12 h de chauffe puis 24 h pour que la température dans le four permette de l’ouvrir sans se cramer le visage – et
que le ménage de poussière se fasse tout seule. Là, par contre, il suffit de faire semblant de ne pas la voir, la poussière, la couche devient très uniforme et ça passe « crème » et c’est du vécu !
Pourquoi donc cette impatience, alors que j’aime tant avoir les mains dans l’argile, être devant mon tour, décorer les pièces, poncer les fonds des pots pour qu’ils soient plus doux, etc ?
Bon, ça sert à quoi d’attendre franchement ?
Attendre parce que sinon, on aurait fini avant d’avoir commencé.
Le fondant au chocolat ne nous tomberait pas sur les hanches, c’est plutôt bien pour l’été, par contre, ça aurait un goût de trop rapide.
Parce qu’on irait plus vite que la musique.
Du coup, on serait recalé pour le spectacle de danse de fin d’année et on a jamais trop envie d’avoir fait des 1ère, 5ème, jetés, entrechats, pointes tendues ! toute l’année pour rien, quoique…
Non, non, ça n’est rien de tout ça.
Attendre, ça sert à une seule et unique chose.
C’est pour avoir le temps de lire beaucoup, beaucoup, vraiment beaucoup, parce que ça, c’est aussi une de mes passions depuis que je sais lire « b-a-ba » et qu’il a intérêt a y avoir une sacré pile de livres en attente
A très vite à l’atelier,
Anne
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